LES TRADITIONS DE YULE
Par Dawn, traduction et adaptation Yuna Minhaï
Bonjour à tous !
Beaucoup des traditions de Yule, Noël etc, ont des origines qui nous sont plus ou moins familières. Je vous propose un petit retour sur les différentes traditions de Yule, qui
parfois tirent leur origine des siècles en arrière. N'hésitez pas à compléter cet article où à en corriger les informations s'il s'avère qu'il y a des erreurs !
Le Festin
Le Sostice d'hiver se déroule au moment ou le Soleil entre dans le signe du Capricorne, et on prétend que Saturne, la planète qui régit le Capricorne, était également maîtresse au
moment de l'Age d'Or, lorsque la terre était féconde et en harmonie. A cette époque de l'année, les Romains recouvraient leurs maisons de branches d'arbre à feuilles persistantes.
Les gens s'offraient des présents l'un à l'autre et on passait outre toutes les distinctions sociales : les maîtres offraient un festin à leurs esclaves et domestiques, etc...
La bûche de Yule
Les Païens saxons célébraient le festin de Yule en allumant de nombreux feux de camp, de cheminée, etc. La bûche de Yule en est notre dernier vestige. [...] NDLT : Je vous invite
à consulter l'article consacré à la bûche de Yule pour d'avantage d'informations.
L'arbre de Yule
L'arbre de Yule a de nombreuses symboliques : il représente la continuité de la vie, mais également la protection et la prospérité. Il est associé aux Dieux et Déesses : Herta,
Cybèle, Attis, Dionysos, mais également aux esprits de la forêt issus de différentes traditions. Cette tradition est née de diverses croyances païennes. Dans de nombreuses
cultures, les arbres à feuillage persistants étainet considérés comme des symboles de vie au court de la saison représentant la mort. Le fait de le décorer est un moyen de
célébrer la vie éternelle. Dans son livre "The Solstice Evergreen", Sheryl Ann Karas avance que le plus ancien arbre décoré dont on connait l'existence date de 1519 et se trouvait
à Riga en Lettonie. A cette époque, un groupe de marchands transportaient des arbres à feuillages persistants, recouverts de fleurs, sur les marchés, où ils dansaient tout autour
avant de les brûler. La tradition moderne de l'arbre de Noël a été introduite à la cour de la reine Victoria par son mari, le Pince Albert, et était considérée comme une tradition
de son pays natal, l'Allemagne.
Les Anges au sommet de l'arbre
Dans certaines régions d'Allemagne, les gens plaçaient de petites sorcières au lieu des anges au sommet de l'Arbre de Yule, sans doute en hommage au troisième aspect de la Déesse,
la Vieille Femme, qui dirrige cette partie-là de l'année. Placer une bougie, ou toute autre lumière au sommet de l'arbre est un autre symbole de renaissance du soleil. Plus tard,
les catholiques ont adapté cette croyance à l'Ange annonçant la naissance de l'enfant Jésus.
Les bonhommes en pain d'épice
Il est dit qu'autrefois, les tribus germaniques sacrifiaient leurs prisonniers en honneur du Dieu de la victoire, en les accrochant la tête en bas à des arbres pendant 9 jours (ce
qui n'est pas sans rappeler le mythe d'Odin, à la recherche de la sagesse et de la connaissance des Runes). A la fin des périodes de guerre, les prisonniers ont été remplacés par
des bonhommes en pain d'épice, symbolisant leur demande d'aide au Dieu, tout au long de la saison hivernale. Une autre légende raconte que Saint Nicolas a récupéré un peu de grain
issu d'un navire traversant Myra au cours d'une famine. Il en garda une poignée et utilisa le reste pour fabriquer un pain à son image. Saint Nicolas a maintenant son propre
gâteau : le Speculatius, un gâteau au pain d'épice représentant un évêque.
Le roi Houx et le roi Chêne
Nous célébrons la Lumière qui prend le pas sur l'Obscurité, comme deux frères qui s'affrontent au cours de l'année, les faces opposées d'une même pièce. Le roi Chêne est le maître
de l'année, du Solstice d'Hiver au Solstice d'été et le roi Houx préside les 6 mois restants. Au moment de Yule, le roi Chêne coupe la tête du roi Houx et reprend sa place sur le
trône, jusqu'à Midsummer ou l'inverse se passe. Et ainsi de suite dans un cycle sans fin. On peut retrouver des vestiges de ce mythe dans le conte de Sire Gauvain et le Chevalier
vert. De même, Janet et Stewart Farrar leur ont dédié un chapitre entier, dans leur livre "The Witches' God".
Les chandelles, lumières et torches
Le festin des Saturnales (en l'honneur du dieu Saturne) a été établi par les Romains bien avant qu'ils envahissent la grande Bretagne, et était célébré du 12 au 17 décembre. Les
maîtres et les domestiques se rassemblaient et s'offraient des "cadeaux de lumière", tout particulièrement des chandelles, en l'honneur des Dieux solaires pour l'arrivée du
Solstice. Les Païens allument également des chandelles à Minuit le soir du Solstice pour symboliser la renaissance du Dieu et de la lumière au cœur de l'obscurité. De même, la
bougie de Noël, une grande bougie pillier rouge décorée de houx et autres plantes à feuillage persistant, était une coutume très répandue à travers la Grande Bretagne, l'Irlande
et la Scandinavie. Une personne, généralement la plus agée de la maisonnée, était désignée comme le porteur de lumière. Elle avait pour mission d'allumer toutes les bougies pour
la première fois avant le festin, et au cours des 12 soirs autour de Noël. Pour l'éteindre, elle devait pincer la mèche à l'aide de deux doigts plutôt que de souffler sur la
flamme, attirant ainsi la chance sur la maisonnée ainsi que la bénédiction divine. De plus, cela protégeait les demeurs d'éventuels incendies accidentels. Dans d'autres croyances,
on laissait brûler une chandelle toute la nuit lors du Solstice, coutume toujours usitée en Irlande par exemple. Pour d'autres encore, c'était le plus jeune de la maisonnée qui
devait allumée la chandelle, comme symbole du macrocosme accueilli dans le microcosme. Juno Lucina, la Mère des Lumières, était une déesse de la fertilité, que l'on honorait à
l'aide de torches enflammées et de feux de camps à Rome, au début du mois de décembre.
La nouvelle année
Comme nous l'avons souligné plus haut, les Romains célébraient le festival des Saturnales, une fête de 12 jours qui marquaient la fin de l'année et le début de la suivante. Dans
les croyances nordiques, le retour du Soleil marque lui aussi le début d'une nouvelle année, qui était célébrée 12 jours après la période de Noël.
Le houx
On accrochait du houx en l'honneur du Roi Houx dans les traditions païennes, et c'est une tradition qui perdure encore aujourd'hui dans certains maisons. Il symbolise le Soleil
renaissant, la protection, la chance et était particulièrement utilisé pour décorer les portes, les fenêtres et les cheminées en raison de ses formes pointues, pour repousser les
mauvais esprits qui risqueraient de rentrer dans la maison. Les Romains aussi accordaient une grande importance au houx et cette plante faisait partie des cadeaux qui étaient
échangés às cette période car il représentait une protection efficace contre la foudre et les mauvais esprits. Il représentait également l'aspect féminin (les baies rouges
représentant le sang de la femme). A contrario, le lierre représentait le côté masculin, et il était fréquent de voir des récorations mêlant les deux plantes, comme un symboles
d'union entre les deux divinités.
Le gui
Autrefois appelé valériane, cette plante sacrée symbolise la paix, la propspérité, la guérison, la santé, la fertilité, le repos et la protection. Les Celtes pensaient que cette
plante parasite retenaient l'esprit de l'arbre qu'elle emprisonnait. C'était ) Alban Arthan (5 jours après la nouvelle Lune suivant le Solstice d'Hiver) que le Druide coupait le
gui du chêne sacré avec une faucille d'or. Les branches devaient être rattrapée avant qu'elles ne touchent le sol. Les branches étaient ensuite divisées en plusieurs rameaux et
distribuées aux gens qui les accrochaient à leurs portes d'entrées afin d'éloigner le tonnerre, les éclairs et les démons. De même, un rameau placé au dessus du berceau d'un
enfant le protégerait des mauvaises fées. Donner un rameau à la première vache mettant bas après le nouvel an avant la vertu, disait-on, de protéger le troupeau entier. Dans les
croyances nordiques, cette plante était également considérée comme sacrées. Si deux guerriers se rencontraient sous une branche de gui, il était de coutume qu'ils ne se battent
pas, mais qu'ils instaurent une trêve jusqu'au lendemain. D'autres cultures européennes voyaient le gui comme un aphrodisiaque, ce qui expliquerait en partie la tradition qui
consiste à s'embrasser sous le gui (le gui ne servait pas qu'à s'embrasser en dessous...). Magiquement, il faisait office d'amulette de fertilité. Il est intéressant de noter que
le gui est généralement banni des églises à Noël, à cause de ses associations païennes.
Le pain de Noël
En Suède et au Danemark, l'une des coutume est de cuisiner un pain en forme de sanglier appelé le... Sanglier de Yule ! Le "festin du sanglier" a toujours symbolisé la connexion.
Il est fait du dernier grain récolté (généralement appelé "corn"). Généralement il est l'un des symboles les plus fort de la célébration, et on le garde souvent jusqu'au retour du
Printemps, où il est enterré et ajouté au fourrage pour les animaux. Parfois il est coupé en deux, la moitié est mangée à Nouvel an et l'autre moitié est préservée jusqu'au
printemps ou elle reçoit le susdit traitement.
Les chants
On pense que les chants sont associés à la tradition du "wassailing" ou à l'époque ou les enfants allaient de maison en maison en chantant, apportant des paniers, faits de
branchages, remplis de clous de girofle, de farine, d'épis de blés, de pommes et d'oranges. Ces deux dernières représentaient le Soleil, les branchages (d'arbre à feuilles
persistantes) représentaient l'immortalité, le blé la dernière récolte et la farine l'accomplissement, la lumière et la vie.
Le Wassailing et les pommes
On a considéré autrefois la récolte de pommes comme étant l'une des plus importantes, non seulement pour l'alimentation, mais aussi parce qu'elles produisaient du cidre. On a
ainsi vu bon nombre de rites et de bénédictions se développer autour des vergers à l'époque du Solstice d'hiver. Appelés "saining", ces rites consistaient à bénir des arbres
fruitiers préalablement choisis et le bétail afin qu'ils apportent de la nourriture en abondance pour les saisons à venir. La tradition du wassailing tire son nom du terme
anglo-saxon "waes hael" (qui signifie être "entier" ou "vigoureux"). Le terme "wassail", en vieil anglais signifie "votre santé". Cette tradition trouve son origine au 14e siècle,
lorsque le chef d'une réunion prenait un bol et criait "Wassail !" avant de le donner à ses voisins. Il passait ainsi de personne en personne, avec un baiser à chaque
transmission, jusqu'à ce que chacun dans la pièce y ait bu.
Les présents
Les cadeaux et présents sont un thème récurrent du Solstice et de Yule depuis des milliers d'années. Les gens s'offraient originellement des cadeaux pour perpétuer la survivance
de la communauté et non pas pour répondre à l'appel de la société de consommation. On partageait de la nourriture avec ses voisins, ses proches et le bétail pour être sur que
chacun survivra aux durs mois à venir. Comme nous le disions plus haut, des cadeaux étaient également offerts lors des Saturnales. Dans la tradition chrétienne, les Mages
offrirent des cadeaux à l'enfant Jésus.
Santa Claus, le Père Noël, Saint Nicolas et Kris Kringle
Santa Claus représente beaucoup de choses : Jupiter enjoué, Saturne souriant, le vieux Dieu sur le point de renaître. Dans les traditions nordiques et germaniques, les gens ont
conté pendant des siècles les histoires de l'Elfe de Yule, qui apportait des présents, lors du Solstice, à cux qui lui avaient laissé des offrandes de porridge. On a aussi parfois
associé Odin, le dieu Nordique, au personnage de Sanda. L'un de ses titres était Jolnir, le "Seigneur de Yule" et sa ressemblance avec le vieil homme à la barbe blanche est tout à
fait frappante. Sous son aspect de Saint Nicolas, il est une divinité païenne absorbée par la tradition chrétienne. L'image du Père Noël a été démocratisée à notre siècle par la
firme Coca Cola, qui a fait de lui ce que l'on connait aujourd'hui, mais s'est basé sur une tradition bien plus ancienne.
Les rennes
On ne sait pas vraiment d'où l'idée des rennes tirant un traineau vient réellement, mais on connait par exemple le "Julbock" ou "Julbukk", la chèvre de Noël, en Suède et en
Norvège, qui était associée autrefois à Thor. Maintenant elle se charge de transporter les Elfes de Yule (voir plus haut)
Les résolutions du nouvel an
La tradition des résolutions du nouvel an tire sans doute son origine d'une tradition nordique qui consistait faire un serment au moment de Yule, et plus précisément au 12e
jour.
Quelques références en anglais :
Spicer, Dorothy Gladys, The Book of Festivals, The Womans Press 1937
Farrar, Janet and Stewart. The Witches Bible
Cunningham, Scott. Wicca, A Guide for the Solitary Practitioner
Budapest, Z, The Grandmother of Time, Harper and Row, 1989
Cumont, Franz, The Mysteries of Mithra, Dover 1956
Cunningham, Nancy Brady, Feeding the Spirit, Resource Publications 1989
Farias, Helen, "The Magical Ladies of the Thirteen Nights, The Beltane Papers, Issue 2, Samhain 1992
Gimbutas, Marija, The Language of the Goddess, San Francisco: Harper and Row 1989
Gimbutas, Marija, Goddesses and Gods of Old Europe, Thames and Hudson 1982
Karas, Sheryl Ann, The Solstice Evergreen, Aslan 1991
Matthews, John, The Winter Solstice, Quest 1998
Parke, H W, Festivals of the Athenians, Cornell University Press 1977
Walker, Barbara, Encyclopedia of Myths and Secrets, Harper and Row 1983
Warner, Marina, Alone of All Her Sex: The Myth and Cult of the Virgin Mary, Vintage 1976